Aude Plessier – Psychologue & Coach – Carquefou

C’est quoi le biais d’aversion au regret ?

Même quand une situation nous coûte déjà, on peut se voir décider de poursuivre dans cette situation malgré le surcoût généré par peur de regretter de perdre ce qu’on a déjà misé ou ce que nous n’avons pas misé. C’est l’effet d’aversion au regret.

Ce biais cognitif s’illustre très bien dans les investissements financiers : je perds de l’argent, mais je maintiens mon argent, car la situation peut s’inverser et je ne voudrais pas regretter de perdre une partie de mon investissement de départ.

Notre cerveau est plus sensible aux pertes qu’aux gains, tout comme il est plus sensible aux émotions désagréables qu’agréables. Notre amygdale, entre autres, s’active davantage dans ces situations.

Comment s’exprime ce biais au quotidien ?

Ce biais pousse à prendre une décision guidée par la peur de regretter ce que nous avons fait ou pas fait. Cela peut exposer à davantage de risques, à augmenter le coût de sortir d’une boucle de décision, à réagir plutôt qu’agir en conscience.

Voici quelques exemples de situations :

• Vous pouvez rester dans une relation qui ne vous convient plus au vu du temps que vous avez passé avec la personne. « Ça fait déjà 15 ans qu’on est ensemble, on ne va pas se séparer maintenant ».
• Vous pouvez continuer à vous exposer à prendre des risques dans une situation déjà loin de votre zone de confort ou de contrôle. C’est le cas dans des situations de performance au travail, dans des situations de prise de stupéfiants ou encore dans le déroulé d’une soirée imprévue où vous aller encore plus loin dans votre sentiment d’insécurité.
• Vous pouvez également rester dans un emploi non pas par peur de ce qui pourrait advenir si vous partiez, mais parce que vous avez déjà tellement investit de temps, d’énergie et d’effort pour avoir cette promotion qu’il serait regrettable de partir maintenant.

Comment faire face à une croyance limitante ?

Vous pouvez agir à 3 niveaux et de manière progressive :

1. Élargir les scénarios possibles : si un proche était dans votre situation, quelles seraient ses options ? Si vous changez un élément du contexte (personne, temporalité, pays…) quelles autres options apparaissent ?
   
2. Questionner les impacts réels : quelles sont les conséquences positives et négatives de ces scénarios dans toutes mes sphères de vie ?
   
3. Décider pour le long terme : avec quelles conséquences négatives je me sens le plus à même de dealer sur le long terme ? Quelle décision je me sens capable de tenir à long terme ?

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