Les pensées qui cuisinent le cerveau – L’effet de vérité illusoire

C’est quoi l’effet de vérité illusoire ?

Même lorsque nous estimons une affirmation fausse de prime abord, il se peut que par répétition, elle vienne altérer nos croyances jusqu’à en devenir limitant. C’est ce qu’on appelle l’effet de vérité illusoire. Très utilisé en publicité, en campagne électorale ou lors de propagande, il peut devenir douloureux lorsque notre environnement proche produit cet effet de manière consciente ou non.

Quand ces affirmations touchent à notre fonctionnement ou notre personnalité, cela peut toucher notre estime de soi ou encore nous pousser à fonctionner sans être aligné avec soi-même.

Quel impact ça a ?

Cet effet n’est ni bon ni mauvais. Il faut le comprendre comme un outil cognitif qui, s’il est utilisé avec une mauvaise intention, peut nuire au fonctionnement de l’individu. Voici quelques exemples :

Cette première patiente a été rabaissé par sa sphère familiale puis lors de relations amoureuses. Aujourd’hui, elle a développé une croyance du type “je suis nulle” “je n’ai pas de valeur” qui vient la handicaper dans certaines situations : elle n’ose pas, a du mal à prendre soin d’elle, n’arrive pas à se sortir d’une situation professionnelle qui ne l’épanouit pas.

Autre exemple, un patient à qui l’on dit depuis tout petit qu’il est fort, qu’on peut compter sur lui. Il a, d’ailleurs, vécu des situations plus jeune et à l’âge adulte qui sont venues renforcer ces affirmations comme prendre soin de sa mère, être le pilier de la famille ou encore l’oreille attentive de ses amis. Aujourd’hui, il a développé une croyance du type “je dois montrer que je tiens, car les autres comptent sur moi” qui l’enferme dans un fonctionnement où il a des difficultés à exprimer ses fragilités par peur d’être vu comme faible.

Comment faire face à une croyance limitante ?

Vous pouvez agir à 3 niveaux en termes de stress, de manière progressive :

  1. Vous pouvez prendre du recul et questionner la logique derrière cette croyance limitante : À quel point, sur une échelle de 1 à 10, cette pensée est vraie ? Dans quelle situation elle ne se confirme pas ? Pourquoi j’y crois ? D’où vient cette pensée ? Dans quel contexte est-elle plus massive et impactante ? Dans quel contexte j’arrive plus facilement à m’en défaire ?
  2. Vous pouvez également prendre du recul en verbalisant l’émotion associée à cette croyance : Quand cette pensée arrive, comment je me sens ? Qu’est-ce que cette émotion me pousse à faire ? Suis-je satisfait.e des conséquences de cette action ? Sur le long terme, est-ce viable de maintenir ce fonctionnement ?
  3. Vous pouvez aussi utiliser le même effet de vérité illusoire pour ancrer une croyance plus positive en travaillant votre sensibilité aux émotions positives / forces / réalisations. Dernier exemple : une patiente étudiante vit une expérience professionnelle désagréable. Sa supérieure ne cesse de pointer ce qu’elle fait mal, elle en vient à avoir la boule au ventre et rentre chez elle avec une fatigue si pesante qu’elle mange puis se met au lit. Difficile pour elle de récupérer et la fatigue vient accroître la sensibilité qu’elle porte à ces affirmations. Nous avons travaillé sur l’identification de ses forces, comment elle les mobilise dans le champ professionnel et ce que cela vient dire de son fonctionnement. En se répétant ces forces, elle entraîne son cerveau à être sensible à ce qui fonctionne au travail. Par répétition, elle pourra ancrer « je suis compétente ».

Envie de continuer à en apprendre sur vous-même ?

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